Pourquoi suis-je devenue vegan ?

dimanche, octobre 17, 2010

Salut à tou(te)s !

C'est en lisant l'article de Laura que j'ai eu envie de vous le raconter. Et j'en profite pour vous proposer une petite participation, amis blogueurs : pourquoi ne pas écrire, vous aussi, votre histoire, votre cheminement jusqu'au mode de vie vegan, et y mettre le lien en commentaire de cet article ? Ce serait une façon simple et sympa de découvrir les réflexions de chacun... Je vous laisse libre de participer ou non !

Pour ma part, tout a commencé très tôt. Depuis toute petite, j'ai été élevée au milieu des animaux. À 2 ans, j'étais déjà à dos de poney, à 4 ans j'étais inscrite dans un club hippique. "Mon" premier chien est né quelques mois avant moi. À 10 ans, j'ai eu mon premier animal "à moi", un petit hamster gagné sur une kermesse de l'école. Je l'avais appelé Moustache. En vacances, vers l'âge de 8 ans, nous étions en camping juste à côté d'un pré où vivaient des vaches. J'allais les voir tous les jours, et une de ces vaches était particulièrement sympathique. Quand nous sommes partis de ce camping, j'ai demandé à ma mère si on pouvait demander au boucher de quel n° de vache provient le steak que l'on achète. Elle m'a regardé avec de grands yeux bizarres, et m'a dit "non, je ne pense pas, pourquoi ? Je peux toujours demander..."


Quand j'étais plus jeune, j'adorais (déjà !) écrire. Vers l'âge de 10 ou 11 ans, j'avais des dizaines de correspondant(e)s à travers le monde, avec qui je partageais mes histoires au centre équestre et autres. Un jour, une de mes correspondantes m'a appelée sur l'heure de midi : c'était son anniversaire. Elle était ravie de m'appeler pour me raconter que ses parents avaient sauvé un petit agneau de l'abattoir pour le lui offrir en cadeau. Cette famille vivait à la campagne dans un vieux corps de ferme, et avaient largement assez de terrain pour s'occuper de différents animaux, de compagnie comme de ferme.
Caroline (ma correspondante) me racontait alors le moment où elle l'a découvert, elle me dit qu'elle l'avait appelé Coton, qu'il était adorable et qu'il réclamait son biberon d'une manière très attendrissante, qu'il grimpait sur le canapé pour demander des câlins... J'étais aux anges d'imaginer de telles scènes ! Un mouton dans la maison, quelle adorable compagnie !
Puis, le temps passait et ma mère m'appelle pour me demander de venir à table. Je raccroche rapidement, et vais rejoindre ma place, quand j'ai vu les maniques passer au dessus de mon épaule, avec un grand plat... de mouton.


Ce jour là, j'ai catégoriquement refusé de manger cette viande, qui pour moi était potentiellement celle de la maman de Coton, ou celle de son cousin, de tout autre membre de sa famille ou d'un de ses amis de pré. Mes parents n'ont rien dit, je pense qu'ils ont compris quand je leur ai expliqué que Caro venait de me parler de Coton.

Le lendemain, la scène s'est reproduite, avec du bœuf cette fois. En voyant le bourguignon sur la table, j'ai immédiatement repensé à ma vache du camping, ma copine qui m'accueillait toujours en me léchant les mains. Je me suis rappelée ce jour où j'avais demandé au boucher de quelle vache venait le morceau de viande que ma mère achetait. Je me suis surtout rappelée sa réponse : "ma pauvre fille, on en voit tellement des carcasses ! J'en sais rien, moi !"
Je n'ai pas touché au bourguignon. Ainsi a commencé ma nouvelle vie végétarienne.


Huit années pendant lesquelles je n'ai pas mangé un morceau de viande, si tant est qu'on considère que le poisson n'en est pas. J'ai continué à me régaler de bons plats de colin, de lieu jaune, de saumon fumé et de calamar pendant 2 ans. Puis, petit à petit, grâce à ma curiosité et ma volonté de militer, j'ai appris que les poissons aussi souffrent. J'ai arrêté de les manger progressivement.

J'ai renoncé aux œufs industriels vers 14 ans. J'avais appris par une personne qui travaillait dans LA grosse entreprise aviaire du coin que les œufs leur arrivent sur un tapis roulant, et qu'ils doivent trier les œufs cassés ou fêlés pour ne pas qu'ils terminent dans les alvéoles du commerce. Ces oeufs sont sélectionnés par des hommes et des femmes, qui les cassent dans des pots à lait à côté d'eux. Ces pots à lait mettent plusieurs jours à se remplir, et sont ensuite envoyés dans les usines qui fabriquent les gâteaux industriels. Seulement... après 3 ou 4 jours, les œufs ont eu le temps de pourrir au fond des pots à lait... Bon appétit bien sûr !

En plus de ça, j'avais des voisins qui élevaient des poules pondeuses. J'étais entrée une fois dans leur élevage, car ils voulaient me convaincre que leurs poules étaient heureuses ! J'ai vu l'immense couloir éclairé au néon, et les cages superposées où 5 ou 6 poules se battaient pour un centimètre carré d'espace, et une puanteur abominable (à tel point que je me demande encore aujourd'hui comment elles font pour vivre dans cet air irrespirable). Tout cela, plutôt que me convaincre comme le souhaitaient mes voisins, m'a définitivement confortée dans mon idée qu'il fallait continuer à aller chercher mes œufs chez mon charmant voisin, qui avait 4 poules en liberté dans sa ferme, à manger des vers de terre et du grain bio.


Concernant le lait, j'ai arrêté d'en boire vers 17 ans, pour me mettre progressivement au lait de soja. J'ai vite ressenti les bénéfices de ce changement : plus de maux de ventre après mon petit déjeuner, et surtout, le bonheur : mon allergie aux chats a disparu ! Je pouvais enfin dormir avec la minette, qu'on avait récupérée dehors après l'avoir trouvée cachée dans le tas de bois derrière la maison. En revanche, il était trop difficile pour moi de me passer de fromage et de crème fraîche.

C'est la veggie pride de 2006 qui m'a décidée. Les personnes que j'y ai rencontré ont répondu à toutes mes questions concernant le régime végétalien. Parce que je me renseignais déjà depuis plusieurs mois. Mais je n'osais pas franchir le cap.
Et j'ai tenté, après qu'une fille m'ait expliqué qu'elle avait arrêté de manger du fromage sans le vouloir : pendant un mois, elle n'en avait pas sous la main, et donc pas mangé, et quand elle y avait à nouveau goûté ensuite, elle avait trouvé ça infecte. Je me suis dit que c'était exactement ce qu'il me fallait pour arrêter. Je me suis donc lancé le défi : pendant un mois, pas de fromage ! La tentation était tout de même forte, mais j'ai tenu 29 jours. Puis, devant mon assiette de pâtes un peu triste, j'ai craqué, et j'ai pris le paquet de gruyère râpé qui me faisait de l'œil dans le frigo. Le problème, c'est que je n'ai pas fini mes pâtes : je trouvais effectivement le fromage infâme. Ce goût de putréfaction, de rance, de fermentation, quelle horreur !

C'est comme ça que je suis devenue vegan. L'alimentation a été le passage le plus dur pour moi : je suis une pure gourmande !!! Mais tout est question d'habitudes.
Cela n'a pas été dur pour moi de ne plus acheter de cuir, de laine ou de miel. J'ai évité les produits testés dès que j'ai pris conscience des horreurs des labos, soit vers 12 ou 13 ans. Quant aux spectacles (cirques, corridas...), inutile de préciser que je n'y ai jamais mis les pieds !

Voilà ma petite histoire. Mes amis de l'Oasis comprendront peut-être mieux mon émotion face à la jolie Daisy ;)


J'attends avec impatience vos témoignages, et souhaite à tous les animaux un sort plus beau plus les années à venir.

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14 commentaires

  1. C'est marrant parce qu'il y a pleins de points communs dans ton histoire et la mienne... c'est vrai que c'est une bonne idée de raconter notre cheminement vers le mode de vie vegan! Il faudra que je prenne le temps de le faire un de ces 4. Comme toi, j'ai très jeune voulu épargner les animaux ; j'ai eu du mal à arrêter le fromage et puis quand j'ai regoûté un jour je me suis demandé pourquoi j'avais mis tant de temps à stopper...
    En tout cas, beau parcours bravo et merci de l'avoir partagé!

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  2. Je suis ravie que tu aies envie de partager ton histoire.
    Parfois, j'ai rencontré des personnes qui étaient devenues vegan pour des raisons très bizarres ! Enfin, pour les animaux, mais avec des déclics très divers. C'est assez sympa et puis c'est intéressant de recueillir tous ces témoignages, pour ouvrir notre réflexion à d'autres vécus et mieux comprendre les vegans d'aujourd'hui ;)

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  3. Bonjour Plaisir Vegan,

    Belle histoire ! c'est bien de devenir végane jeune, pour moi cela a été beaucoup plus tard, mais l'essentiel c'est d'y être dès qu'on prend conscience du massacre et de l'exploitation des animaux.Pour ma part,je suis resté quelques années végétarien puis je suis passé au véganisme en même temps que Laura et Sylvie sur l'espace de quelques jours après avoir été chercher du lait dans une ferme bio et en apprenant le sort réservé aux petits veaux et à la détresse de leur maman qui finira elle aussi de toute façon à l'abbatoir. Quelques recherches sur internet nous ont fait découvrir que le véganisme existait, quelques jours après nous devenions végans, c'était il y a 3 ans.
    Comme toi, mon allergie aux chats a disparu totalement ... depuis 3 ans ! je me demandais pourquoi ? Et bien maintenant je sais !
    L'Oasis te pardonne d'avoir "volé" la photo de Daisy.
    Gros bisous
    A+

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  4. Je suis la maman de Laura.Je viens de lire ton témoignage,une très jolie histoire.
    Comment as tu découvert les tests sur les animaux?
    C'est merveilleux que tu as eu le déclic si jeune en voyant les élevages dans les fermes.Nous on était complètement conditioné,comme les animaux,on était sensible mais c'était comme ça,et je ne remercierai jamais assez Laura de nous informer sur le végétarisme,sur les tests,elle en accrochait plein sur sa porte!

    Vraiment le début de notre histoire a commencé quand Laura a eu son premier
    cochon d'inde vers 9 ans,elle prenait tant de précautions à le soigner,comme une maman et son bébé,elle était très sensible à la souffrance des animaux.
    et comme il y a une très grande différence dâge avec son grand frère,celui-ci passioné d'informatique,lui a installé un ordi nateur dans sa chambre,et lui a appris à s'en servir.C'est là que Laura a fait beaucoup de recherche sur la souffrance des animaux,au lieu de jouer aux jeux vidéo LOL!!J'étais étonné qu'elle tappe aussi vite,moi je galère encore sur mon clavier! Donc elle a connu la vérité sur les animaux,c'était mieux ainsi,combien de parents cachent à leurs enfants la façon que ça se passe dans les fermes!

    Aujourd'hui je me sens libéré,libre de ma façon de vivre,et depuis que j'ai découvert Rimbaud et Butaud végan anarchiste,je me suis dit c'est vraiment la vie qu'il me faut,un rêve au fond de moi même qui se concrétise jour après jour.

    Bisous.

    Sylvie
    dit c'est vraiment la vie qu'il me faut

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  5. Désolée,pour les fautes,j'ai envoyé sans relire mon message!

    sylvie

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  6. Hello Luc et Sylvie !
    Vous avez aussi un très chouette parcours, je suis contente que vous le partagiez. Ça permet de voir que chacun est différent, et chaque déclic est différent, aussi !
    Effectivement, les parents cachent souvent aux enfants, ma mère la première : quand je demandais à ma mère (très jeune, comme quoi j'avais déjà conscience) si le mouton ou la vache dans le plat était adulte ou bébé, elle me répondait "celui là c'était un vieux, il est mort de vieillesse". Elle ne voulait pas me faire de peine, mais moi à 5 ou 6 ans je comprenais déjà que je mangeais un animal. Et ça me faisait moins de peine de manger un vieux mort de vieillesse qu'un bébé... Mais j'ai appris plus tard que les animaux morts de vieillesse n'existent pas dans les assiettes...

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  7. bonjour,

    votre blog est très joli et les recettes que vous publiez ont l'air succulentes.

    si vous souhaitez plus d'informations sur le Paris Vegan Day 2010, n'hésitez pas à faire un tour sur le site: www.parisveganday.fr et nous pourrions échanger nos bannières!

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  8. Hello !
    Merci pour l'invitation, malheureusement je ne pourrai pas me rendre à Paris pour le vegan day.
    Mais pourquoi pas pour l'échange de liens ;)

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  9. Bonjour, c'est vrai que je n'ai pas pensé à raconter mon histoire sur le blog, ça peut être inspirant pour d'autres...
    Je suis épaté par ta prise de conscience très jeune, j'avais un père gros mangeur de viande et j'aimais ça.
    Il a fallu qu'il me demande à 15 ans de tuer un pigeon pour le manger pour que je comprenne que je ne pouvais pas tuer un animal pour le manger et attendre de me faire à manger seul pour ne plus manger de viande et ne plus faire porter par d'autres l'assassinat de l'animal que je mangeais...
    Puis il y a eu des hauts et des bas pendants 15 ans : famille, enfants, société, grosse pression...
    Il y a 12 ans nous rencontrons un Maître spirituel qui nous demande d'être lacto-végétalien pour suivre son enseignement car développement spirituel ne peut aller que de paire avec compassion et respect de toute vie...
    Le choix a été vite fait et accepté tout de suite, puis je suis devenu très vite végétalien et végane.
    Maintenant, je passe progressivement à une alimentation vivante : 2 repas de fruits et avocat salade graines germées le midi, mon alimentation s'allège (là encore avec des hauts et des bas), et je sens l'appel de l'alimentation pranique...
    Mais là ça va au-delà d'un choix alimentaire :))

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  10. Merci pour ton témoignage Thierryvegan !
    Je trouve sympa de découvrir comment la prise de conscience s'est effectuée chez nous tous ;)

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  11. Un grand bravo pour ton blog et tes idées! La première viande que j'ai cessé de mangé a été la viande de cheval. Mes parents m'en faisaient manger petites mais je n'avais jamais fait le lien entre mon poney et un steak! Je pense que tous les végétaliens/végétaliens ont au départ une sensibilité plus exacerbée et un vécu aux côtés des animaux. Personnellement je ne compte plus les pigeons, chauve-souris, chats, souris... soignés et sauvés depuis que je suis petite :) Pourtant le déclic est recent (il y-a 8 mois, j'ai 24 ans) quand je suis tombée sur le documentaire Earthlings. Je ne peux plus dissocier l'animal du produit. Depuis j'ai cessé de me sentir coupable. Ca fait plaisir de voir que d'autres personnes ont choisi cette voie, bravo à tous! A nous maintenant de prouver que les végétaliens ne mangent pas du tofu et des haricots verts à tous les repas et que nous ne sommes pas de pauvres créatures palottes et maigrichones ;) biz à tous ^^

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  12. Merci Marion pour ce retour ☺
    La viande de cheval, je n'en ai jamais mangé. Ayant commencé à monter à poney à l'âge de 3 ans, c'est même pas imaginable ! J'ai d'ailleurs sauvé ma jument de la boucherie en 2001. Elle coule des jours heureux au pré en compagnie de ses potes chevaux et poneys :P
    Earthlings est vraiment un électrochoc pour beaucoup de gens, et ça n'a rien d'étonnant. Rien que d'y penser j'ai la nausée.

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  13. C'est vrai que tu as pris conscience très jeune, c'est formidable ! En ce qui me concerne, j'ai été une "quasi"-végétarienne pendant... plus de 25 ans avant de franchir le cap définitivement en début d'année. Et ayant appris tout ce que j'ai appris sur l'industrie et les animaux, je suis devenue végétalienne une semaine plus tard. Pas seulement à cause des animaux (pourtant, j'ai grandi avec eux et je les aime, même les araignées), mais aussi parce que franchement, on trouve n'importe quoi dans nos assiettes, produit de n'importe quelle façon, de nos jours, j'ai peur que les humains soient traités de la même manière et je veux lutter contre ça avec mes petits moyens. Etant donné que la nourriture est un moyen tangible et multi-quotidien de lutter, je lutte. Aussi, merci pour ton blog et pour toutes les idées qu'il véhicule !

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  14. C'est chouette que tu dises ça parce que ma vision des choses évolue avec le temps.
    Au départ, je ne pensais qu'aux animaux : vision toute respectable mais cela dit un peu étriquée. Aujourd'hui mon regard évolue dans ce sens, à savoir que moi aussi, j'en ai marre (plus que marre !) de voir n'importe quoi sur les étiquettes, dans les barquettes, dans les publicités, et même sur les affiches des toubibs parfois...
    Alors ce blog a en effet vocation de rendre la bouffe 100% végétale accessible à tous, mais aussi d'encourager le consommateur à regarder ce qu'il mange et à lui faire réaliser que le home-made, c'est archi simple... et archi bon ! :)

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