Quatre mois sans gluten
mardi, juillet 21, 2015
Bonjour à tou(te)s !
Aujourd'hui, je vais vous parler du défi que je me suis lancé il y a quatre mois : arrêter totalement de consommer du gluten.
J'ai voulu expérimenter la chose, alors même que je ne souffrais pas du tout de ma consommation quotidienne (bien que modérée : seulement du pain au petit déjeuner) de gluten. En plus, quelques rares fois, d'une assiette de pâtes, d'une tarte ou quiche ou de quelques snacks à l'apéro...
J'ai eu du mal à me passer de mes tartines du matin ; il m'a fallu tester plusieurs alternatives avant de trouver comment composer un petit déjeuner qui me comblerait pendant tout ce test.
Une fois ce problème réglé, je pouvais enfin me lancer. Cela faisait un moment que je voulais tester, mais sans en trouver vraiment la motivation. Tout ça s'est construit progressivement dans ma tête, en commençant d'abord par réduire considérablement ma consommation en dehors du petit déjeuner : n'étant pas souffrante, je pouvais manger des pâtes fraîches ou du boulgour, ou un mélange 4 céréales composé de blé, épeautre, orge et riz (j'en raffole de ce truc ! Malheureusement c'est pas la panacée niveau gluten !) au déjeuner. J'ai donc commencé par là : fini le gluten en dehors des tartines du petit dej. Ça s'est fait tranquillement, sans problème particulier, puisque j'avais à ma disposition de nombreuses autres céréales pour remplacer celles à base de blé. Ce schéma a duré quelques mois, je m'y sentais bien.
Quel est le problème avec le gluten ?
Et puis, au fil de mes cours de naturo, j'ai commencé à approfondir un peu mes connaissances sur les ravages que cause le gluten sur la paroi intestinale. Pour résumer, notre intestin est constitué d'une muqueuse à jonctions serrées, dont le but est d'empêcher le passage dans le sang des macromolécules contenues dans notre alimentation, et des bactéries, entre autres. C'est cette barrière intestinale qui est garante de ce qui passe ou non dans notre circulation sanguine.
Vous vous en doutez, la nature a bien fait les choses et une barrière intestinale saine laisse passer ce qui doit passer : les micronutriments contenus dans notre alimentation, nécessaires pour fournir l'énergie dont notre corps a besoin.
Il se trouve que les organismes exposés à la gliadine (composé du gluten) présentent tous une porosité intestinale anormale, et des anticorps contre la gliadine. (1)
Rappel : le rôle d'un anticorps
Le rôle d'un anticorps est de lutter contre les éléments nuisibles à notre organisme.
Il me semble inutile d'en dire plus...
D'autres études ont mis en lumière le processus détaillé : la/l' im/perméabilité intestinale serait gouvernée par une hormone, la zonuline, et la mise en présence de gluten dans l'intestin ferait exploser la production de cette hormone et déréglerait son fonctionnement. C'est ce phénomène qui serait à l'origine de la porosité intestinale. (2)
Le stade pathologique (hyperméabilité du grêle, ou Leaky gut syndrome) survient lorsque la perméabilité du grêle laisse passer dans le sang des protéines en excès. À bon entendeur...
De façon plus générale, l'organisme humain n'est pas vraiment adapté à la consommation de céréales, quelles qu'elles soient. Gluten ou pas, les céréales sont des amidons et leur consommation excessive peut entraîner des troubles de santé d'ordre ORL principalement : encombrement des voies respiratoires, bronchites, sinusites... En se collant contre les muqueuses (oui oui, littéralement. Pour vous en souvenir, pensez qu'on fabrique de la colle avec de la farine et de l'eau), ils empêchent l'intestin de filtrer correctement les nutriments de l'alimentation, encombrent l'organisme et la boucle est bouclée : production de mucus qu'il faut évacuer (l'émonctoire de choix sera le poumon).
Bilan après quatre mois sans gluten
Mais revenons à notre gluten. J'ai décidé de m'en passer totalement. Au départ, je me fixais un mois. Pour voir. Ça n'a pas été difficile, le plus dur a été de faire passer le message auprès de mes proches qui n'y pensaient pas forcément, mais rien de bien grave. Au contraire, ce sont ces circonstances qui m'ont fait remanger un peu de gluten, et me rendre compte très rapidement de l'effet qu'il avait sur mon corps...
Bref. J'ai remangé du gluten.
En effet : très peu de temps après avoir commencé à m'en passer totalement, une invitation à dîner m'a entraînée tout droit dans la gueule du gluten. Polie, j'ai mangé une toute petite portion, me disant que ce n'était pas grave puisque de toute façon, je n'y suis pas intolérante. Je peux donc faire exception, l'important est de m'en passer chez moi. Et puis, je savais de deux amis que la différence se faisait sentir au bout de plusieurs mois seulement. Alors, me suis-je dit, ce n'est pas pour une petite bouchée de pain.
Il se trouve que j'ai très, très rapidement senti que quelque chose n'allait pas. Je n'ai pas eu de réaction violente, mais alors que je ne m'attendais vraiment pas à vivre ça avant des mois, j'ai ressenti que la digestion était comme subitement interrompue. Comme si un caillou venait empêcher tout le reste de passer, le temps qu'on s'occupe de son cas. Je ne vois vraiment pas comment vous le décrire autrement. La sensation que mon corps avait à s'occuper de quelque chose de costaud, et qu'il mettait la digestion du reste en suspens le temps de trouver quoi faire de cet indésirable.
Très étonnée, j'ai renouvelé l'expérience plusieurs fois. Encore une fois, je ne souffrais pas le moins du monde quand je mangeais du pain tous les matins. J'étais donc assez sceptique et ne croyais pas vraiment que mon corps pouvait rejeter à ce point un aliment que j'avais consommé pendant près de trente ans.
Un jour, placards un peu vides, je me fais un léger repas mais je sentais que je n'allais pas tenir avec ça. J'avais un reste de cake salé au congélateur, mi-blé mi-sarrasin pour les farines, et garni d'olives, de saucisses végétales... L'aubaine ! Je prends les dernières tranches et les avale pour compléter mon repas. Re-belote. De nouveau une digestion lourde, comme après un repas beaucoup trop copieux. Non vraiment, ce n'est pas normal.
C'est décidé, j'arrête
Difficile de dire si c'est le gluten, ou plutôt les amidons qui ont cet effet sur ma digestion. Quoi qu'il en soit, voilà qui m'a suffi pour me convaincre que le gluten, vraiment, ce n'est pas pour moi. J'avais beau ne pas souffrir (ou penser que je n'en souffrais pas) quand j'en consommais, la différence s'est très vite faite sentir dès que j'ai arrêté.
Cette expérience m'a fait réaliser à quel point on peut s'habituer à une mauvaise digestion.
Je vous encourage vivement à faire le test ! Vous pourriez bien avoir des surprises.
Quid des autres céréales ?
Dans la foulée, je me demande si je ne vais pas tenter un régime 100% sans céréales pendant un temps, pour voir. A priori, je supporte très bien le riz, ce serait intéressant de ne pas en manger pendant un mois pour tester.
Il n'existe pas de régime miracle. L'alimentation est une affaire personnelle : quand on écoute son corps, on entend ce qu'il a à nous dire... Il me semble que cet appel à stopper le gluten, cette envie qui me taraudait depuis plusieurs mois déjà, n'est pas arrivée par hasard.
Je ne pense pas consommer 100% sans gluten pour l'instant. Lorsque je serai invitée, s'il y a du gluten, je me risquerai sans doute à en consommer un petit peu, toujours dans le but de tester les réactions de mon organisme. Mais il se peut bien qu'au fil des expériences, j'en arrive à refuser poliment tout ce qui en contiendra. Tout simplement parce que si mon corps continue comme ça, bientôt je ne voudrai juste plus avoir à supporter cet inconfort digestif, même pour être polie !
Et vous, avez-vous déjà tenté l'expérience ? Êtes-vous tenté après la lecture de cet article ?
N'hésitez pas à me faire part de vos retours, ça m'intéresse beaucoup !
D'ici là, portez-vous bien :)
EDIT du 28/01/16 : On nous aurait menti !
L'avoine ne contient pas plus de gluten que les fraises :)
Il existe désormais des flocons d'avoine garantis sans gluten (AFDIAG approved), et la rumeur selon laquelle elle contiendrait du gluten est en fait due aux contaminations des cultures d'avoine qui laissaient paraître des traces de gluten dans celle-ci. Ouf !
Et vous, avez-vous déjà tenté l'expérience ? Êtes-vous tenté après la lecture de cet article ?
N'hésitez pas à me faire part de vos retours, ça m'intéresse beaucoup !
D'ici là, portez-vous bien :)
EDIT du 28/01/16 : On nous aurait menti !
L'avoine ne contient pas plus de gluten que les fraises :)
Il existe désormais des flocons d'avoine garantis sans gluten (AFDIAG approved), et la rumeur selon laquelle elle contiendrait du gluten est en fait due aux contaminations des cultures d'avoine qui laissaient paraître des traces de gluten dans celle-ci. Ouf !
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3 commentaires
Hello :)
RépondreSupprimerTon article est vraiment très intéressant :)
J'ai cessé de consommer du gluten il y a 5 ans, ce qui a mis temporairement fin à des problèmes digestifs très prononcés depuis que j'étais petite. Toutefois, au fil des années, mes symptômes sont revenus. J'ai été diagnostiquée avec une thyroidite autoimmune. J'ai supprimé les produits laitiers, les oeufs, le riz, le sucre, les céréales...tous par périodes.
Je me suis enfin rendue compte, après des années de recherche personnelle et de lectures, que je devais soigner le fond du problème : la porosité intestinale et la dysbiose.
J'ai entamé un régime d'élimination et de réintroduction il y a un an et demi, sous surveillance d'un médecin et d'une nutritionniste, et j'ai suivi les principes du régime américain GAPS "Gut and psychology syndrome". J'ai donc supprimé les céréales, les farineux, le sucre, les oeufs, les goitrogènes, etc...J'ai également pris beaucoup de suppléments (vitamines, enzymes, L-Glutamine...).
Après 3-4 mois de fatigue intense, de perte de poids inquiétante et de problèmes digestifs intensifiés, ma digestion est petit à petit devenue normale, mon poids s'est stabilisé, mon énergie est revenue, mon foie s'est soigné, mes reins aussi, mes cheveux ont arrêté de tomber, mes ongles ont repoussé, mon teint est redevenu joli, j'ai repris le poids perdu...parfait :-)
Pour moi, c'était la solution. Il fallait que j'aille au bout des choses.
Lorsqu'on a beaucoup d'intolérances, supprimer ces choses là de l'alimentation n'est qu'un pansement. Si l'intestin est abimé, d'autres intolérances se crééront indéfiniment.
Voilà mon expérience, en espérant ne pas t'avoir endormie avec mon roman :-) !
En tous cas, chaque corps est différent, et c'est bien de faire ses propres expériences :-)
Bonne journée !
Amicalement,
Céline
Bonsoir Céline,
SupprimerMerci infiniment pour ton commentaire, tu ne m'as pas endormie le moins du monde au contraire ! Ton retour est très intéressant.
Je ne connais pas du tout le régime GAPS, merci de m'apprendre son existence, j'irai me renseigner sur le sujet. Comment s'est passée la mise en place de ce régime ? Tu as exclu les aliments un à un, jusqu'à trouver celui qui était en cause ? Ou bien tous ceux que tu as dû exclure étaient plus ou moins responsables de la porosité intestinale ?
Si je comprends bien, le GAPS a pour but de "réparer" l'intestin, là où supprimer un aliment ne fait que l'épargner ?
En tout cas, c'est super positif pour toi et c'est une excellente nouvelle ! Toutes ces années ont dû être difficiles et je suis heureuse de lire que tu t'en es si bien sortie, bravo pour ton parcours et merci de l'avoir partagé ici !
Bonne continuation, et au plaisir de te relire :)
Thanks great blog poost
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