Faire pousser sa nourriture - 2/3

dimanche, mai 31, 2015

Bonjour !

Nous revoilà pour le deuxième épisode de la saga "Faire pousser sa nourriture" ! Si vous avez raté le premier épisode, c'est par ici : Faire pousser sa nourriture - 1/3.

Je vous rappelle ci-dessous les thèmes abordés dans ce feuilleton du jardinier.

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PLAN DE LA SÉRIE D'ARTICLES

Faire pousser sa nourriture - 1/3

Introduction : pourquoi faire pousser sa nourriture ?
Le choix des variétés à faire pousser
Le choix des graines
Faire ses semis
Maximiser ses chances de réussite

Faire pousser sa nourriture - 2/3

Obtenir de beaux plants
Techniques d'enrichissement
La mise en terre
Les affinités entre les plantes
L'apport en eau

Faire pousser sa nourriture - 3/3

L'entretien des plants jusqu'à la production
Définitions et techniques de base
Lutter contre les parasites
La récolte
Conserver ses graines pour l'année suivante

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Obtenir de beaux plants

L'étape des semis est passée, tout (ou presque) a bien germé, vous avez bien arrosé... Maintenant il faut entretenir, arroser avec soin, exposer à la juste lumière si vous voulez que vos plants se développent correctement. Mais avant toute chose, si vous avez semé plusieurs graines dans vos pots, il va falloir procéder au repiquage.

Des plants en bonne santé, qui tôt le matin, perlent aux bouts des feuilles

Repiquer au bon moment

Lorsque vos plants ont atteint le stade du cotylédon, vous pouvez déjà deviner lesquels seront les plus vigoureux mais l'idéal est d'attendre encore un peu. Les premières feuilles (en plus du cotylédon) sorties, il est temps de séparer les plants et de les repiquer séparément. J'aime bien attendre les premières feuilles, parce qu'une fois qu'elles ont commencé à pousser, cela signifie que le réseau racinaire du plant a commencé à bien se développer, et que la séparation des plants pourra se faire sans endommager la croissance de la plante. Bien sûr, on peut repiquer au stade de cotylédon, mais il faut alors être extrêmement précautionneux pour ne pas casser la jeune pousse. Les plants les plus faciles à repiquer au stade de cotylédon sont les cucurbitacées, qui donnent de grosses pousses dès le départ.

Jeunes plants de tomates prêts à être repiqués.

Le bon substrat

Le repiquage se fera dans des godets individuels, dans un substrat de préférence enrichi. On pourra y mettre du compost, ou à défaut, on prévoira un terreau un peu riche. La terre doit être légère et aérée pour permettre aux racines de bien progresser. Comme pour la germination, l'humidité doit être surveillée. On placera nos godets à la lumière, mais attention au plein soleil, mieux vaut les protéger des rayons les plus directs.

J'ai sorti mes plants de concombre un peu tôt et les premières feuilles ont pris un coup de chaud... heureusement, je les ai sauvés in extremis, rentrés dans la maison et ils ont pu refaire de belles feuilles sans brûler.

L'arrosage

Quand vous repiquez vos plants, arrosez-les copieusement puis ne changez pas la méthode d'arrosage pendant les premiers jours, le temps que votre plant s'enracine bien. Mais passée une semaine, vous pouvez commencer à endurcir un peu votre plant, en l'habituant à un arrosage plus copieux, moins souvent. Ceci ressemble plus aux apports d'eau naturels par la pluie, et les plantes doivent s'y habituer avant de passer en pleine terre, sans quoi elles risqueraient de ne pas supporter ce brusque changement.

Les mêmes plants de tomates qu'au-dessus, après repiquage, placés sous serre.
Les plants un mois plus tard : on peut les reconnaître, je n'ai changé personne de place :)

Techniques d'enrichissement

Une plante a besoin de nutriments pour se développer. Ces nutriments, vous pouvez les lui procurer totalement gratuitement, en produisant votre compost. 

Le compost est un tas de matières organiques décomposées par nos amis de la terre : insectes, champignons, lombrics... 
Choisissez un coin de votre jardin pour faire votre compost. L'idéal est un endroit mi-ombragé mi-ensoleillé. Trop chaud votre compost se desséchera vite, trop à l'ombre il risquera de pourrir. 
Quotidiennement, ajoutez à votre tas tous les déchets organiques que vous générez : tous les déchets alimentaires peuvent aller au compost. Constituez votre tas progressivement, et laissez la nature faire son travail.
Pour les personnes vivant en appartement, pensez à l'option du lombricomposteur !

Entretenir son compost

Si votre tas de compost est trop sec et ressemble à de la paille, il a besoin d'être arrosé car sans eau, la décomposition ne peut avoir lieu. Au contraire, s'il est détrempé, il faut protéger votre tas des intempéries en le bâchant. 
S'il dégage une odeur de pourriture, il a besoin d'être aéré.

Récolter le compost

Votre compost sera prêt au bout de quelques mois. Pour savoir quand vous pouvez le récolter, il suffit d'observer la consistance de votre tas : hormis quelques débris de végétaux de grande taille non décomposés, votre compost doit avoir l'aspect et la texture d'un terreau. 
Vous pouvez alors le récolter et le tamiser. Conservez les gros débris, ils vous serviront plus loin !
Astuce : fabriquez votre tamis en fixant du grillage type brise-vent sur une caissette en bois, type caisse de vin.

Stockez votre compost à l'abri du vent et de la pluie.

La mise en terre

Vous avez obtenu de beaux plants grâce au repiquage et à l'enrichissement du substrat de vos godets. Ils sont vigoureux, grâce à vos arrosages moins fréquents. Avant de les planter définitivement en terre (en pots ou dans votre jardin), il va falloir utiliser le fruit de votre travail et enrichir la terre de vos futures plantes. 

La culture en pots

Pour la culture en pots, c'est très simple et très rapide : quelques semaines avant de placer vos plants en terre, mélangez deux parts de terreau et une part de compost dans vos pots. Mélangez bien, et laissez reposer. 
En mai, vous pouvez rempoter vos plants dans leurs pots définitifs.

La culture en pleine terre

Dans le jardin, il faudra préparer votre terre quelques semaines avant d'y placer vos plants. Délimitez votre futur potager, désherbez mécaniquement, travaillez votre terre et attendez deux à trois jours. Enrichissez votre terre avec votre compost bien mûr (environ 10 à 15 kilos pour 10m²) et retravaillez-la pour bien intégrer le compost à votre terre de jardin. 
Laissez reposer jusqu'au placement de vos plants, entre mi-mai et mi-juin.

Plant de courgette et plant de pois gourmand en terre

Les affinités entre les plantes

Lorsque l'on place nos plants en pleine terre, il est bon de veiller à respecter les affinités entre les plantes. Généralement, quand une association est très positive ou au contraire, lorsque deux plantes sont totalement incompatibles, cette information est donnée sur le sachet de semences. Référez-vous aux instructions de chacune de vos variétés pour déterminer le plan de votre potager.

Certaines plantes aiment profiter de l'ombre de leurs voisines, d'autres au contraire auront besoin de la pleine lumière pour bien se développer : pensez-y et disposez vos plants en fonction de l'exposition de votre potager.
D'autres plantes pourront être placées voisines ou au contraire, très éloignées, en raison de la nature du substrat dont elles ont besoin.
Enfin, certaines associations de légumes et de fleurs permettent un meilleur rendement, du fait de la pollinisation accrue que provoque la présence de fleurs (en attirant les insectes), ou l'effet répulsif que certaines d'entre elles peuvent avoir sur les parasites.

Et pour le plaisir, on a aussi le droit de semer d'autres plantes ! Ici (à droite) de l'aloe vera pointe le bout de son nez...
Toutes ces informations sont précieuses et doivent être respectées au maximum pour améliorer le rendement de votre jardin, et vous simplifier la vie au maximum. Elles sont moins importantes pour les plantes en pots, bien que ces dernières présentent l'avantage de pouvoir être déplacées au gré des besoins, aussi bien pour remédier à un problème (espacer tel plant de tel autre contaminé par les parasites, par exemple) mais aussi pour apporter l'ombre nécessaire aux petites plantes ou encore, pour faire varier l'exposition d'une plante.

L'apport en eau

Dernier point de cet article, mais non des moindres : l'apport en eau. Un organisme vivant ne peut pas vivre sans eau. Mais attention, l'excès n'est pas bon non plus !

Vous apporterez de l'eau à vos plantes selon leurs besoins, la pluie tombée et la pluie prévue, la nature de votre sol (un sol argileux présente une meilleure rétention qu'un sol sableux très drainé), en veillant à ne pas arroser les feuilles (valable pour les tomates ou les haricots mais d'une manière générale, c'est une pratique sage à appliquer pour tous les plants). L'apport en eau doit être le plus régulier possible, en tenant compte du fait qu'en pleine terre, ce n'est pas parce que la surface du sol est sèche que la plante a soif... Régulier ne signifie pas quotidien : en espaçant un peu les arrosages (juste ce qu'il faut pour "stresser" un peu votre plante), vous inciterez les racines à aller puiser plus profondément dans le sol à la recherche d'eau. Cela renforce les plants.

Pour optimiser l'irrigation de votre jardin, il existe quelques astuces simples qui vous permettront de faire des économies d'eau tout en assurant un apport plus régulier à vos plantes.

Pailler le sol

Vous pouvez protéger la terre en la paillant. Pour ce faire, utilisez les gros débris végétaux récupérés lorsque vous avez tamisé votre compost : disposez-les sur le sol autour des plants. Cette astuce permet à l'humidité de s'évaporer moins vite, et vous économise des arrosages. Vous pouvez aussi utiliser l'herbe tondue.
Le paillage présente en plus l'intérêt de se décomposer lentement et donc, de nourrir progressivement le sol.

Pois plantés et paillés

Biner

Pour maintenir l'eau dans le sol plus longtemps, vous pouvez aussi biner en surface : il s'agit de racler la surface de la terre, sur 2 à 3 cm de profondeur, pour casser les canaux d'évaporation (craquelures) de la terre. Ainsi, à chaque fois que vous binez, vous emprisonnez l'humidité dans le sol et comme le dit l'adage, "un binage vaut deux arrosages".

Ombrager

Vous pouvez tirer parti des plantes à larges feuillages pour ombrager votre sol entre les plants, et ainsi maintenir l'humidité plus longtemps dans la terre.

Le goutte à goutte

Il est facile de fabriquer des systèmes gratuits de goutte à goutte qui pourront servir en cas d'absence prolongée, de fortes chaleurs ou tout simplement comme système d'irrigation général pour vos plantations. Il suffit pour cela de percer un trou dans le bouchon d'une bouteille d'eau. Remplissez-la, vissez le bouchon percé dessus, et enterrez le goulot (10 cm de profondeur environ) de la bouteille dans la terre, au pied du plant que vous souhaitez irriguer en goutte à goutte. L'eau s'écoulera progressivement dans le sol et votre plant ne sera jamais totalement au sec tant qu'il y a de l'eau dans la bouteille.

Plant de tomate et sa bouteille goutte-à-goutte

Maintenant à vous de jouer ! Repiquez, transplantez, arrosez, bichonnez... Bientôt les premières récoltes !

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